Partager une écriture chaude, le jour d’une rencontre avec quelqu’un ou quelque chose : de temps à autre et d’ici ou d’ailleurs, je poste une page – toujours à partir d’images prises là où je suis ce jour-là avec mon téléphone portable, au fil des rues, à la campagne, au bord d’une île… et bien souvent, à Montreuil. Ces images, et les quelques propos qu’elles m’inspirent, je les croise avec les fragments de chansons, de poèmes ou d’autres paroles qui traînent dans ma tête, et parfois, j’y ajoute un lien vers une info qu’il me semble utile ou plaisant de transmettre.
- Mur du son…on a l’impression qu’ils vont s’empaler dans le clocher, s’écraser dans le jardin.
- Laissez-moiSur la lande, quelque part entre Port Plouz et Port Carnaquiz, au détour du grand chemin, c’est un petit panneau tout neuf, planté au milieu de rien.
- Amis inconnusHier, dans la torpeur de midi, à marée basse, seule face à la grève immense et blonde de la Grande Plage, je vois débouler un petit lièvre…
- Déshonorée ?Pour que la honte change de camp. Pendant deux ou trois semaines, un beau portrait graphé au pochoir de Gisèle Pélicot s’imprimait à l’entrée de la rue de l’église
- Werenoi – l’âme des poètesLe rappeur Werenoi est mort brutalement samedi dernier, à 31 ans. Werenoi est un rappeur de Montreuil. De la cité Jean Moulin, même.
- Sensitive– Est-ce l’arbre-mime qui imite ses voisines, ou la batterie de bacs qui s’accorde au mimosa ?
- Marthe et Marie 2025…le serveur, dont le plus grand plaisir, pendant son service, est de remettre une bûche dans l’âtre, de faire jaillir des flammes plus hautes, plus brûlantes, plus vivantes, de les regarder, et de s’y réchauffer.
- Rideaux de ferIci, tout le long de la rue principale et dans les rues adjacentes, des boutiques vides, des rideaux de fer baissés.
- Angéluspour une fois, ce n’est pas d’une image captée par les yeux que je veux vous parler, mais de celle que suscite la volée violente de la cloche au clocher de l’église, juste au-dessus de nos têtes – l’angélus.
- LessivesCe soir, quand je suis retournée au jardin décrocher ma lessive, le soleil l’éclairait en contre-jour.
- 50,250,2 : c’est le score du Rassemblement National aux élections européennes, dans le village où sont les tombes de mes aïeux
- Waste LandC’est le printemps, la saison de l’herbe fraîche et des fleurs – or ici les champs sont jaunis, calcinés.
- Érections…Dans les îles, tout doit être immaculé pour fêter l’Anastasis, aussi tout le monde fait le ménage, répare, blanchit le blanc de sa maison.
- Déluge et tsunami – la colombe et l’hirondelleDepuis des jours, des semaines et des mois, ici, il pleuvait. – Le prochain coup, c’est la guerre, me dit JL quand j’arrive devant sa maison, au bord du canal de Bourgogne.
- TimbresAu-dessus du sigle de la banque, un tableau inattendu : une centaine de timbres-poste de toutes origines, consciencieusement collés sur le mur.
- Mort VivantDeux mètres de haut, tout droit, tout vert, vigoureux. Vivant. Et pourtant mort.
- Samaritain-eque chaque jour de cette année vous apporte un coin de paradis, aussi petit mais aussi grand que ma boutique de téléphonie !
- L’Homme parfaitHier soir, entre chien et loup, je suis allée faire un tour à Paris, du côté du Panthéon, et j’ai rencontré l’Homme parfait.
- Calendrier de l’AventIci, c’est l’invasion des calendriers de l’Avant – chez toi aussi, j’imagine ? Ils sont partout.
- Mémé….je vous prie de croire que je ne vais pas je ne sais où…
- Suite – sans parolesPuisque les mots ne peuvent pas plus dire que l’horreur, la douceur ordinaire des cohabitations sereines
- Sous le soleil exactementce qui faisait de ce coin de rue, à cet instant-là, un point intense, un espace-temps saturé, c’était
- Grande Oursece doux frou-frou on ne sait jamais si c’était nos étoiles au ciel la Grande-Ourse même qui sait
- AssomptionPortée par des anges, les bras et les yeux levés au ciel, une femme en robe rose et manteau bleu s’envole au-dessus d’une campagne, d’un village…
- Naël et Maërl -stigmates et concrétionsl’espace public est un grand épiderme blessé… Alors que des blessures anciennes continueront de saigner. Et les coraux de la rage, de croître et de se ramifier.
- Rafalesce ne sont pas les Rafales supersoniques des Champs Elysées qui occupent les esprits aujourd’hui, encore moins les 26 Rafales vendus à l’Inde, mais les rafales, tout simplement.
- juste une image : Al-Ma’arrîToutes les religions se valent dans l’égarement – al Ma’arrî
- Sine Saloum SymbiosesLa Mangrove. C’est une terre flottante, immergée, une mer plantée d’arbres.
- Dakar au pied de mon arbreÀ lui seul, le grand arbre dit tout. Indissociable de la cabane qui pousse et s’accroche à ses pieds, et des débris qui s’amoncellent tout autour, inextricablement.
- Omertà, no – Conca d’OroAll’nord – All’est – All’ovest – Ma finalmente – Sto dirigendo al Sud Il Pan del Diavolo, Mediterraneo
- Madre Etna – l’eau et le feuMadre Etna – c’est comme ça que tu t’appelles, tu portes sur tes flancs les orangers les citronniers les cédratiers la vigne et l’olivier
- Tous les chemins… promenade romainesi les chemins du monde ne mènent pas plus à Rome qu’ailleurs, les chemins du temps, eux, semblent s’y croiser à chaque coin de rue
- Bobo BaûboRÉVULVONS-NOUS ! Appel au réveil – à la régénèrescence – à l’insurrection de nos parties intimes ?…
- Djemaa El-Vieux Port. Le Vieux-Port est une Djemaa à sa façon. Une assemblée.
- 2023 – rexistonsSes racines sont visiblement aériennes – on dirait qu’il va décoller, mais il doit en avoir de bien coriaces aussi sous terre, pour avoir si joliment tenu le coup.
- Service minimum et Prada-proutNous savions que le monde – enfin, l’Hexagone était partagé en deux – pluie et brouillard au Nord, éternel été au Sud, et je vous confirme que rien ici n’est fait pour nous en dissuade
- Joyeuses fêtes…Mais je m’égare, en pleine trêve des confiseurs…
- Heure graveDans le couloir du métro Mairie de Montreuil, elle est là comme d’habitude. Cette femme sans âge au visage gris, qui tient sur ses genoux une grande fillette de huit ou dix ans.
- Ubiquités 2 : tourisme… la voix de « notre barista » informa les passagers que des plats parfaitement bio, préparés avec des produits exclusivement locaux les attendaient au bar.
- Ubiquités…je suis allée faire un tour au monument aux morts, le vrai, en haut du pays comme on dit ici : le nom du jeune homme, c’est à dire le mien, y était bien inscrit.
- Dans la rueCe matin il pleut et les vendeurs de maïs sont réfugiés sous les auvents des supermarchés, à l’entrée des bouches de métro.
- Espèce Exotique Envahissante : l’arbre des dieuxZélé voyageur, fécond, coriace, Ailante est l’arbre des dieux, je vous dis !… Et l’arbre à abattre, aussi.
- Entendez-vous dans nos campagnes…?Dans ma campagne, je suis devenue le mur de notre vieille grange sous le soleil, la vache qui rumine dans le pré d’en bas, la carpe du canal et ses ronds dans l’eau
- La laine des moutons, c’est nous qui…Ce matin, Maïa est redescendue des alpages. C’est Thibaud, le jeune patron de la ferme, qui est allé la chercher : elle souffrait des pattes, les coussinets meurtris sur les sols desséchés par un été brûlant.
- Ô saisons… Jésus, Misère et autres cousins…Mon grand père Joseph est d’abord allé seul à La Turballe. On l’appelait Joseph Misère…
- Habitants et (dé)possesseursMais pourquoi veulent-ils absolument posséder quelque chose à Houat ?…
- Migrateursdu point de vue des îliens comme de celui du cormoran, l’espèce du touriste est plus envahissante que la griffe de sorcière ou l’herbe de la pampa
- Ici est ailleurs est ici estJe suis « où » je ne suis pas Et dans le fond, hein, à la réflexion, Être « où » ne pas être C’est peut-être aussi la question. Jacques Prévert.
- Soulever la terre« Las de chercher là-haut, là-bas Tout ce que je n’y trouve pas Je reviens vers celle Dont le sang coule dans mon sang » Gaston Couté, Cantique païen
- Le Grand Lustucru : vu à la téléC’est le grand Lustucru qui pleure Il a faim et mangera Crus, tout vifs, sans pain ni beurre Tous les petits gars Qui ne dorment pas
- Quelque part en France« Vive la République, et surtout vive la France », a lancé hier un candidat recalé. – C’est quoi, la France ?
- Parlons d’autre chose« Je ne sais pas ce que ça peut vouloir dire Que je sois si triste… »
- paroles, paroles, paroles…dans sa figure de double négation (- car comment faire taire le silence ?), c’était un cri sans voix, un inaudible ultra-son.
- changer de cielJe chante ce soir non ce que nous devons combattre Mais ce que nous devons défendre… Robert Desnos.
- Madeleine au désert…Si elle avait survécu à tout ce bazar, Madeleine gisait dans son temple impérial, sous ce décor de rêve, comme sous les pavés, la plage.
- Dakar ordinairepour bien commencer l’année, je vous envoie des images de cette vie ordinaire qui remplit les sens et le cœur
- La mer est morteGénies du littoral, les pêcheurs pactisent ici avec vous depuis des siècles…
- « Toute l’Afrique bonne année »Je nous souhaite une année un petit peu moins injuste,
- Sauver Noël ?– Qui, ou quels mondes sauverait ce Salvator Mundi, dont la Nativité fête l’anniversaire, s’il venait à renaître par ici, au pays de la Renaissance africaine
- allers-retours: cela semble toujours impossible…la cage ne s’ouvre pas toute seule : il faut pousser la porte très fort, du dedans. La tirer très fort, du dehors.
- archi-mort, sur-vivant…Archi-mort, Sur-vivant : Je ne sais pas pourquoi, ces deux mots me hantaient en arpentant les rues de ces quartiers où je ne vais d’ordinaire jamais – ou si rarement.
- rats de ville, rats des champsCes derniers-temps, parait-il, nombre de Rats de ville se sont invités chez les Rats des champs. Discrètement, il faut croire.
- la montagne qui flambe, et celle dont on ne parlera pas vraiment aujourd’huiVoici deux semaines, la Grèce brûlait, la Turquie brûlait…
- déserts…Combien y a-t-il d’habitants, sur la commune de Saint Andéol ? En 1975, l’année la plus déserte, 37. En 2010, 104
- habiter le paysage…une poignée de sédentaires dûment pourvus d’un domicile fixe, d’un véhicule, d’un compte en banque et d’une carte d’identité, viennent depuis une dizaine de jours s’installer ici, sous la tente…
- Wohlers alleeC’est une petite rue couverte de grands arbres. On y marche comme dans un aquarium, ou dans une forêt.
- l’île de Houat, ou la vie sauvage« L’aire d’accueil » est un vaste morceau de lande, vaguement tondu, encadré par des ajoncs…Ici, jusqu’à présent, on s’installait où on voulait…
- Barkhanes et autres sables mouvantsBarkhane : mot arabe qui signifie « dune en forme de croissant ». Pas de barkhane, ici, mais de hautes et basses dunes mouvantes, des érosions fluides, de petits Saharas.
- l’empereur, sa femme et le p’tit princeUne fillette à trottinette file à toute berzingue sur la chaussée, cheveux au vent, jupette rouge et gilet clair sur sa peau noire – chante à tue-tête – Aux aaaaarmes !.. Ett’- cett’- Ewa !… Aux aaaarmes!!! Ett’-cett’-Ewa !
- Les gens du (dernier) voyageDans le cimetière de Montreuil où sont rassemblés des gens venus des quatre coins du monde, de toutes cultures et de toutes religions, les tombes des « Gens du voyage » sont les plus imposantes…
- « Les Tsiganes s’en vont »Nous, Rroms, sommes beaux… Votre imagination est notre espace politique. Il n’y a que dans vos rêves que nous sommes libres.
- y avait pas d’muguetAujourd’hui dans tout Montreuil, y avait pas de muguet… Pas de manif non plus : fallait aller à République. Juste quelques affiches… En plus il pleuviotait. Tu parles d’un 1er mai.
- walk-overIl paraît que WO ça veut dire aussi WALK-OVER – marche-dessus – ?… … »Il n’y a aucune signification à cela, monsieur Botard. Les rhinocéros existent, c’est tout. Ça ne veut rien dire d’autre. »
- un petit indienL’autre jour, des ouvriers accrochaient à la façade de la mairie une série de 110 portraits d’enfants de Montreuil…
- « une idée de la culture »… »Protestation contre l’idée séparée que l’on se fait de la culture, comme s’il y avait la culture d’un côté et la vie de l’autre. » (Artaud)
- danser encoreDébut mars, en fin d’après-midi, Un petit bal derrière les volets fermés : …Vous entendez le violon, l’accordéon ?… des airs très doux, des valses, des tangos… – tu me demandes : où ça?
- cher cerisierCher cerisier du bout de la rue, Je ne t’ai pas fait confiance. Fin septembre, tu fleurissais, et je ne croyais plus à la possibilité du printemps.
- l’espace Schengen et les chemins de la libertéSiset, ne vois-tu pas le pieu Où nous sommes tous attachés ? Si nous ne pouvons nous en défaire Jamais nous ne pourrons nous échapper ! (LLuis LLach)
- la sorcière et le bergerTerre des confins, corps et mémoires confinés… Le village n’a pas attendu la pandémie pour être déserté.
- la mission SentinelleSur la terrasse vers la mer, de jeunes soldats sont en faction, armés, en permanence. Ils scrutent l’horizon – les confins d’un territoire qui s’est refermé en 2015. La montagne qui dévale vers le Pont Saint-Louis, la route de Vintimille…
- La Belle au bois dormantHier sous le beau soleil d’hiver, dans son château parmi les futaies du parc Montreau, dormait sur son lit de neige le musée de l’Histoire vivante.
- vols planésLe métro surtout convenait aux grands jetés. Plus maintenant. Plus partout. Du haut du quai de l’Arsenal, on a une vue plongeante sur les quais barricadés de la ligne 1
- si j’avais eu vingt ans au SoudanCe matin comme hier, pas loin de la station Quai de la Gare, il y a du nouveau. Une petite tente igloo posée juste à côté de la bouche d’aération du métro.
- sauver Noël– …Alors, Noël, c’était comment ? -…Motus. Les sapins ne disent rien. Ou s’ils parlent, c’est à voix très basse. Et de toute façon, personne n’écoute, jamais : depuis toujours, le roi du silence est le jeu préféré des enfants. On y joue en famille.
- supergirlsSi c’est un superhéros, alors c’est une superhéroïne, qui s’élance, escalade les parois, qu’il pleuve ou qu’il vente
- raz de maréeAvec « l’effet covid », le ras de marée de l’été 2020 restera peut-être aussi mémorable que la tempête de l’hiver 1951 – celle qui a détruit le Vieux Port de Houat : jamais, au grand jamais, on n’avait vu autant de monde ici, comme sur tout le littoral.
- conservatoire du littoralAu nord de la pointe d’En Tal, le littoral a changé depuis septembre dernier. Déchiquetée, la dune a encore reculé, et des amas de rochers se sont écroulés sur la plage.
- je ne dérive pas…je ne dérive pas, je suis amarré au large…
- trente et un vœuxJe fis un feu, l’azur m’ayant abandonné…
- Oratorio de Noëlsur la place de l’église, un olivier et un sapin ont été transplantés côte à côte…
- J’EXISTE !1er jour de couvre-feu et de non-réouverture des théâtres et des musées… des images et leurs légendes transmises par quelques artistes…
- ESPÉRANCE. perduePerdue.ESPÉRANCE. Vue pour la dernière fois il y a longtemps.
- la rirette, la ri-re-et-teJeanneton prend sa faucille, la ri-rette, la-rire -et – te…
- psychotropes» – Qui êtes-vous, dit la chenille ? – Je – je le sais à peine moi-même quant à présent. »
- la guinguette a fermé ses volets« ….on voudrait bien voir et savoir – Oui mais… La guinguette a fermé ses volets. »
- la môme Néant…posté(e) sur une poubelle, un(e) jeune lycéen(ne) bloquait la petite porte aveugle du lycée…
- « le style du feuilleton délirant »« on a pu écrire que ce siècle était une invention de Fantomas. C’est fort probable… »
- cher pays de mon enfanceAujourd’hui, je pense à ces enfants qui se retrouveront à l’école lundi prochain.
- Soleil cou coupé La Marseillaise et Samuel PatyEn face, il y a Persée. Les héros, les héroïnes – ceux qui décapitent la bête immonde.
- couvre-feu et ronde de nuit– Qu’est-ce qui passe ici si tard ?